Saisissant l’occasion du 100ème anniversaire de la mort Natsume Sôseki, Manivelle-Théâtre en mouvement crée une lecture avec contrepoint musical à partir des textes d’un des plus grands écrivains japonais (1867-1916).

Après avoir enseigné la littérature anglaise à l’université, Sôseki s’oriente bientôt vers la création. De ce moment, et jusqu’à sa mort, il ne cessera de se définir comme un « homme de lettres ». Avec les instruments du langage, il tentera sans relâche de rendre compte de l’être humain, de la société et de la nature. La richesse de sa langue, la rigueur de l’expression font que cent ans après, au Japon et ailleurs, il continue à être lu et aimé.

Akiyama Yutaka, 2001, rédacteur aux éditions Iwanami
Tiré de la préface de « Haïkus », Picquier Poche

Manivelle-Théâtre en mouvement cherche, sous la forme d’une lecture sobrement théâtralisée par  Anne-Claude Liardet et mise en musique par Pascal Rinaldi, de rendre compte de son travail d’écrivain, de la richesse d’expression de ses textes et de l’atmosphère très particulière qui s’en dégage. Sans oublier l’humour légèrement caustique et empathique que Natsume Sôseki manie à merveille !

Il nous est apparu dès le départ comme essentiel que les textes soient lus en français et en japonais, ces deux langues cherchant leurs propres rythmes et musicalités, comme une part de l’univers sonore créé. Ils font de plus référence aux diverses formes utilisées par l’écrivain : proses, parfois entrecoupées de poèmes, nouvelles, romans et haïkus.

La lecture cherche un rythme pour faire entrer l’auditeur-spectateur dans le monde sensoriel de Natsume Sôseki, entre clair et obscur, silence, voix et sons, afin de lui permettre de goûter et toucher avec son cœur et son âme une parcelle de fûryû (notion simple et complexe tout à la fois, qui exprime un idéal d’harmonie avec la nature, un désir d’évasion, l’aspiration au dépassement des réalités quotidiennes, le détachement aussi. Fûryû signifie aussi le goût pour la poésie, la peinture, le thé, tout ce qui est exempt de prosaïsme- Elisabeth Suetsugu dans la préface de « Choses dont je me souviens », Picquier Poche).

Cette lecture s’inscrit dans l’événement tout public « Sôseki, c’est qui ? », mis sur pied par trois partenaires (Manivelle-Théâtre en mouvement, Le Cercle Suisse Japon, Bibliomedia). Il a eu lieu le 4 février 2017 dans les locaux de Bibliomedia à Lausanne. (voir le flyer)

Souhaitant permettre à l’auditeur-spectateur d’entrer en connivence avec Natsume Sôseki par différentes « portes », des petits formats de médiation culturelle lui sont proposé à travers des ateliers (origami, haïkus, dégustation de thé et friandises japonaises) ainsi qu’à travers la très belle exposition de plusieurs planches de  « Je suis un chat » dessinées par Jirô Taniguchi.